Au Nord, c'était les corons , les hommes des mineurs de fond ...


 
 
Fin juillet, plus de 200 graffeurs , appelés " Les Charbon'heurs" par la ville et venus du monde entier, s'étaient réunis pour redonner des couleurs à la rue Notre-Dame-de-Lorette, située dans la Cité 4 de la fosse 6 à Lens. Cette manifestation artistique a marqué la mémoire collective de cette rue longtemps oubliée, d’un quartier et d’une ville entière.
 



 Ces artistes, avec leur 250 œuvres, ont rendu hommage au bassin minier.  Parmi les fresques, certains hommages aux mineurs ont particulièrement ému et séduit le public mais cet héritage artistique est menacé .

 


 Les maisons, inhabitées, sont promises à la démolition dans le cadre d’un vaste projet de requalification. C'est un quartier ouvrier rempli de souvenirs qui va disparaitre et avec lui, ceux de tous ces hommes et ces femmes qui ont fait de ce lieu, un village dans la ville si vivant comme le furent les corons et qui désormais résonnent du silence des absents.

 


 Les images de leur vie se superposent , faite de dureté et parfois de drames mais aussi de solidarité et de convivialité . Peu à peu, les maisons se sont vidées, murées . Seules quelques habitants résistent et resteront dans leur maison des mines jusqu'au bout. 

 


N'ayant pas pu y aller cet été et le temps passant, j'ai attendu début novembre pour me rendre en ce lieu qui me rappelle tant de souvenirs, ceux d'une autre cité minière où vécurent mes grands-parents maternels. 

 


Je ne pensais pas être prise par tant d'émotions en marchant sur ces trottoirs désertés, bordés par ces maisons murées. J'errais dans ce quartier habité de souvenirs en pagaille.  

 

 

La rue Notre-Dame-de-Lorette vit son dernier automne , j'en étais la témoin. Je ressentais l'histoire de chaque maison unie en une seule, celle de la mine et des mineurs, de toute une région et de son histoire.

 

 

C'est la mienne également , celle de la petite fille de mineur que je suis .

 


Pour sentir et ressentir l'âme et le cœur de tout un pays.


  Car au Nord, c'était les corons , les hommes des mineurs de fond .
 
 


Commentaires

  1. Une page très émouvante et des œuvres magnifiques qui racontent la vie des mineurs... et la chanson de Pierre Bachelet: "Et c'était mon enfance, et elle était heureuse
    Dans la buée des lessiveuses
    Et j'avais des terrils à défaut de montagnes
    D'en haut je voyais la campagne
    Mon père était "gueule noire" comme l'étaient ses parents
    Ma mère avait les cheveux blancs
    Ils étaient de la fosse, comme on est d'un pays
    Grâce à eux je sais qui je suis"

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  2. Etant du nord , un grand merci pour ces œuvres trés émouvantes ...
    Bon aprés midi et encore merci .
    Thérèse

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