Comme je suis opacarophile, je ramène toujours quelques soleils couchants dans mon sac à dos.
Le beau temps persistant sur la côte d'Opale, ma collection s'enrichit.
Un soir, je suis allée apporter une ombrelle aux Amoureux qui regardent l'horizon depuis la nuit des temps.
Sur la pointe des pieds, je me suis approchée pour ne pas troubler leur moment d'Amour.
L'instant était rêveur, plein de poésie et de délicatesse.
Juste être là et regarder la beauté qui se posait devant moi.
Je pensais à l'Ami Poète. Il disait d'être poli avec la terre.
Alors, je me suis éloignée un peu, je me suis assise dans le sable des dunes et je mis à réciter les vers de Prévert.
Couronné d'étincelles
Un marchand de pierres à briquet
Un marchand de pierres à briquet
Élève la voix le soir
Dans les couloirs de la station Javel
Et ses grands écarts de langage
Déplaisent à la plupart des gens
Mais la brûlure de son regard
Les rappelle à de bons sentiments
Soyez polis
Crie l'homme
Soyez polis avec les aliments
Soyez polis
Avec les éléments avec les éléphants
Soyez polis avec les femmes
Et avec les enfants
Soyez polis
Avec les gars du bâtiment
Soyez polis
Avec le monde vivant.
Il faut aussi être très poli avec la terre
Et avec le soleil
Il faut les remercier le matin en se réveillant
Il faut les remercier
Pour la chaleur
Pour les arbres
Pour les fruits
Pour tout ce qui est bon à manger
Pour tout ce qui est beau à regarder
A toucher
Il faut les remercier
Il ne faut pas les embêter... les critiquer
Ils savent ce qu'ils ont à faire
Le soleil et la terre
Alors il faut les laisser faire
Ou bien ils sont capables de se fâcher
Et puis après
On est changé
En courge
En melon d'eau
Ou en pierre à briquet
Et on est bien avancé...
Le soleil est amoureux de la terre
La terre est amoureuse du soleil
Ça les regarde
C'est leur affaire
Et quand il y a des éclipses
Il n'est pas prudent ni discret de les regarder
Au travers de sales petits morceaux de verre fumé
Ils se disputent
C'est des histoires personnelles
Mieux vaut ne pas s'en mêler
Parce que
Si on s'en mêle on risque d'être changé
En pomme de terre gelée
Ou en fer à friser
Le soleil aime la terre
La terre aime le soleil
C'est comme ça
Le reste ne nous regarde pas
La terre aime le soleil
Et elle tourne
Pour se faire admirer
Et le soleil la trouve belle
Et il brille sur elle
Et quand il est fatigué
Il va se coucher
Et la lune se lève
La lune c'est l'ancienne amoureuse du soleil
Mais elle a été jalouse
Et elle a été punie
Elle est devenue toute froide
Et elle sort seulement la nuit
Il faut aussi être très poli avec la lune
Ou sans ça elle peut vous rendre un peu fou
Et elle peut aussi
Si elle veut
Vous changer en bonhomme de neige
En réverbère
Ou en bougie
En somme pour résumer
Deux points ouvrez les guillemets :
« Il faut que tout le monde soit poli avec le monde ou alors il y a des guerres... des épidémies des tremblements de terre des paquets de mer des coups de fusil...
Et de grosses méchantes fourmis rouges qui viennent vous dévorer les pieds pendant qu'on dort la nuit.»
Dans les couloirs de la station Javel
Et ses grands écarts de langage
Déplaisent à la plupart des gens
Mais la brûlure de son regard
Les rappelle à de bons sentiments
Soyez polis
Crie l'homme
Soyez polis avec les aliments
Soyez polis
Avec les éléments avec les éléphants
Soyez polis avec les femmes
Et avec les enfants
Soyez polis
Avec les gars du bâtiment
Soyez polis
Avec le monde vivant.
Il faut aussi être très poli avec la terre
Et avec le soleil
Il faut les remercier le matin en se réveillant
Il faut les remercier
Pour la chaleur
Pour les arbres
Pour les fruits
Pour tout ce qui est bon à manger
Pour tout ce qui est beau à regarder
A toucher
Il faut les remercier
Il ne faut pas les embêter... les critiquer
Ils savent ce qu'ils ont à faire
Le soleil et la terre
Alors il faut les laisser faire
Ou bien ils sont capables de se fâcher
Et puis après
On est changé
En courge
En melon d'eau
Ou en pierre à briquet
Et on est bien avancé...
Le soleil est amoureux de la terre
La terre est amoureuse du soleil
Ça les regarde
C'est leur affaire
Et quand il y a des éclipses
Il n'est pas prudent ni discret de les regarder
Au travers de sales petits morceaux de verre fumé
Ils se disputent
C'est des histoires personnelles
Mieux vaut ne pas s'en mêler
Parce que
Si on s'en mêle on risque d'être changé
En pomme de terre gelée
Ou en fer à friser
Le soleil aime la terre
La terre aime le soleil
C'est comme ça
Le reste ne nous regarde pas
La terre aime le soleil
Et elle tourne
Pour se faire admirer
Et le soleil la trouve belle
Et il brille sur elle
Et quand il est fatigué
Il va se coucher
Et la lune se lève
La lune c'est l'ancienne amoureuse du soleil
Mais elle a été jalouse
Et elle a été punie
Elle est devenue toute froide
Et elle sort seulement la nuit
Il faut aussi être très poli avec la lune
Ou sans ça elle peut vous rendre un peu fou
Et elle peut aussi
Si elle veut
Vous changer en bonhomme de neige
En réverbère
Ou en bougie
En somme pour résumer
Deux points ouvrez les guillemets :
« Il faut que tout le monde soit poli avec le monde ou alors il y a des guerres... des épidémies des tremblements de terre des paquets de mer des coups de fusil...
Et de grosses méchantes fourmis rouges qui viennent vous dévorer les pieds pendant qu'on dort la nuit.»
Jacques Prévert - "Soyez poli" (avec la terre)
Quels beaux cadeaux que tu nous offres ce matin! Prévert et La symphonie des éclairs...tes photos de couchers de soleil... ta page m'a fait penser à la chanson de Jacques Brel... https://www.youtube.com/watch?v=LIhYPmsp-MU&t=13s
RépondreSupprimerDerrière la saleté
S'étalant devant nous
Derrière les yeux plissés
Et les visages mous
Au-delà de ses mains
Ouvertes ou fermées
Qui se tendent en vain
Ou qui sont poing levé
Plus loin que les frontières
Qui sont de barbelés
Plus loin que la misère
Il nous faut regarder
Il nous faut regarder
Ce qu'il y a de beau
Le ciel gris ou bleuté
Les filles au bord de l'eau
L'ami qu'on sait fidèle
Le soleil de demain
Le vol d'une hirondelle
Le bateau qui revient
L'ami qu'on sait fidèle
Le soleil de demain
Le vol d'une hirondelle
Le bateau qui revient
Par delà le concert
Des sanglots et des pleurs
Et des cris de colère
Des hommes qui ont peur
Par delà le vacarme
Des rues et des chantiers
Des sirènes d'alarmes
Des jurons de charretiers
Plus fort que les enfants
Qui racontent les guerres
Et plus fort que les grands
Qui nous les ont fait faire
Il nous faut écouter
L'oiseau au fond des bois
Le murmure de l'été
Le sang qui monte en soi
Les berceuses des mères
Les prières des enfants
Et le bruit de la Terre
Qui s'endort doucement
Les berceuses des mères
Les prières des enfants
Et le bruit de la Terre
Qui s'endort doucement
un grand bonsoir d'Alsace ...merci d'être là !!! gros bisous
RépondreSupprimerBonsoir Véronique, tu maîtrises la photo et tu sais écrire de jolis mots.... Oui être poli, respectueux, discret, aimable avec le monde, tout l'monde.... MERCI pour le tout ! Douce soirée, bises jill
RépondreSupprimerJe survole un peu ton récent billet. Et repasserai. Là, juste la dernière photo qui m'interpelle. Tu mets les points sur les « i ». Ceci forme une langue que j'imagine viking. En comptant les reflets.
RépondreSupprimerJe viens sur le clip que tu présentes. Une météo capricieuse. Ce titre, je l'ai entendu en me rasant. Sur France bleu Alsace, ici Alsace maintenant. De suite j'en parle autour de moi. Comme d'une grande nouveauté. Et deux jours après, le clip, la chanson raflait 4 titres aux victoires de la musique .... J'avais l'air ballot. Mais mieux vaut têtard que jamais. Bon, il y en a d'autres qui pensent aux présidentielles en se rasant. Suivez mon regard.
Pour l'émir Abel, je suis de sa famille. J'ai eu en héritage, des taches de rousseur sur mes joues ....
Pour le film sur ARTE, il est peut être encore disponible sur la plate forme. Et si tu veux faire court, propulse toi à 1h20. On y parle de la chèvre de Mr Seguin.
À plus, la semelle prochaine, pour découvrir ton billet plus avant. Bon WE avec douce brise marine. ✅ Yann
Comme toi je suis opacarophile, et je suis également héliophile ! 😁 Hélas chez moi, levers comme couchers j'en vois très peu, c'est tellement dommage ! Ton couple d'amoureux me fait penser à celui que j'avais photographié derrière un parterre de tulipes au jardin du Luxembourg. Je ne connaissais pas du tout ce poème de Prévert, à le lire je m'aperçois qu'on n'a pas dû être très polis avec le monde ...
RépondreSupprimerMerci Véronique pour ce moment contemplatif, et pour ces jolis mots ...
Belle soirée, je t'embrasse.
Cathy
Friande de mots peu usités, mots jolis, qui chantent la vie et l'embellissent, je viens de découvrir -opacarophile-.
RépondreSupprimerQui a osé dire que la lecture des blogs était quelque chose de facile et de léger ? Tu le démens au fil de tes publications
Il pleut de l'or sur la mer, sur la forêt, sur nos prairies, alors le monde devient soudain enchanté et nous voilà attendris devant ce cadeau extraordinaire que nous devrions préserver à tout prix. Combien la terre serait belle alors !
RépondreSupprimerMerci Véronique pour ces douceurs de fin du jour.
Je t'embrasse.