J'ai tout fait.
Le feu dans la cheminée, l'étendage du linge,
lavé la vaisselle, balayé le parquet.
Il me reste un jour à tuer.
C'est drôle, ça. On veut toujours en finir avec le jour.
Un jour à tirer.
Comme si on voulait abattre la lumière d'un coup de revolver.
On ne fait pas ça avec la nuit.
Parce que le jour est masculin, mâle, fier comme un soldat.
Qu'il a des armes, qu'on voudrait s'en cacher.
Mais ce n'est pas possible.
On abat le jour comme un ennemi.
On n'abat pas la nuit.
La nuit est une femme, comme une épousée.
C'est elle qui nous prend. Dans son lit.
On s'y endort, on n'y meurt parfois.
On peut y murmurer, s'y blottir comme un chat.
La nuit, tous les chats sont gris.
Je me demande ce que font les chats gris quand il y a de la lumière.
Peut-être qu'ils se repeignent en chats roux, en chats blancs.
En chats noirs pour trancher avec le jour, faire jurer les passants.
Bon, il faut que je retourne tuer mon jour.
Que je prenne le temps de l'assassiner.
De concocter un meurtre soigné.
Comme Agatha Christie à bord de l'Orient-Express.
J'ai du temps pour y penser.
Toute une journée.
***
A Jean-Yves
Certains l'ont connu journaliste, d'autres l'ont croisé en train de chanter, animant une balade dans le cadre du festival Conteurs en campagne, l’un des plus grands festivals du conte français !. Les plus férus de littérature se sont plongés dans ses recueils soignés consacrés aux contes et légendes populaires.
Je t'ai rencontré à l'Université du temps libre où tu animais des ateliers de littérature orale.
Tu nous confias que " la manière de conter des histoires est très différente de ce qu'on pouvait imaginer autrefois avec le livre sur les genoux devant la cheminée avec les enfants. J'ai pris goût aux contes et au métier de conteur car c'est un moyen de retrouver l'émerveillement. "
Oui, Jean-Yves, tu étais un passeur de mémoire et de traditions dans le cadre du festival Conteurs en campagne. Tu nourrissais ton imaginaire de l'histoire de notre région, défendant la langue picarde et les légendes du Nord - Pas-de-Calais . Ah, ce Pas-de-Calais auquel tu étais si attaché, tu étais ancré dans ces terres et en même temps très ouvert sur le monde. Très proche des gens, tu répétais à l'envie qu'il fallait se mettre en bleu de travail quand on allait à leur rencontre.
Je n'oublierai jamais ton travail de passeur, toi, l'accompagnateur de paroles en devenir. Tu laisses une trace indélébile de ton passage, trace que nous aurons à cœur de faire perdurer.
"Et cric et crac, Jean-Yves, avec son accordéon et des histoires plein son sac, s'en est allé subrepticement".
***
Ateliers d'écriture et de photographie
Autour d'un jour à tuer et du temps qui passe.
terrible tout cela .......et très bonne soirée ...
RépondreSupprimerBonjour. Un récit de ton quotidien qui est cocasse et ressemble à un bout de chanson. Belle et douce soirée. Bibi. @++
RépondreSupprimerSalut ! Je suis content d'avoir découvert ce joli blog.
RépondreSupprimerAmitiés,
Phane
https://monmoiversifie.wordpress.com
Je ne connaissais pas ce conteur qui vient de partir au pays d'où l'on ne revient pas. J'ai suivi ton lien et tu lui fais un bel hommage avec ce poème du jour amusant et tellement vrai, c'est vrai que c'est le temps qu'on a "à tuer", et donc le jour parce que la nuit on ne le voit pas passer, le temps, on s'endort et on profite davantage de l'instant...tout en rêvant. Alors que c'est le jour qu'on mesure le temps qui passe...Merci de ce partage, un joli texte que j'imagine tu avais écrit avec lui. Je t'embrasse c'est toujours dur de dire au revoir à quelqu'un avec qui on a partagé de belles choses.
RépondreSupprimerparfois le temps est long, parfois court, beau, cruel, il a les deux facettes
RépondreSupprimerun texte très profond et hommage à ton ami
merci pour mon anniv
je t'embrasse
Le temps est parfois long, parfois trop court et on vagabonde entre ce temps qui passe et ce temps qui reste...Un bel hommage à ton ami
RépondreSupprimerBonjour Véronique,un bel hommage à ton ami conteur,des moments éprouvants de la vie,me voici de retour après une grande pause réflexion,pleins de pensées pour ton coeur et ces moments là,je t'embrasse.
RépondreSupprimerc'est carole joie demots
SupprimerJe ne connaissais pas Jean Yves mais je lui souhaite bon voyage dans l'au-delà. Le jour, la nuit.....J'aime bien l'idée du masculin et du féminin
RépondreSupprimerMerci pour cette superbe observation autour de la langue et le genre des mots.
RépondreSupprimerLe jour, tu utilises des termes belliqueux, royaume du masculin, et douce la nuit au féminin. On y meurt en silence, sans déranger les autres. Et au matin, masculin, on peste, on sanglote, on dramatise, on rage, trouvant ça injuste. Parfois, la nuit en place de dormir, on tenait amoureusement la main du défunt.
Et là, « Jean Yves », t'en remercie, émotions pour lui, mais dans un au delà. Tu sauras continuer à lui donner vie, atelier conteuse, écrivaine suite à son atelier autours des belles idées, des bons mots. Et l'instrument dont il jouait, « accordéon », accordons nous à échanger, selon la gamme des choses bonnes.
Atelier d'écriture, atelier vitrail, tu y excelles, et toujours un défi sur soi-même, ce que j'aime pour ma prose, c'est qu'une seconde avant de coucher sur le papier, on ne sait pas ce qu'on va écrire. On se surprend parfois, une idée qui surgit, on ne la soupçonnait même pas.
Dans cette veine, me vient en tête, suite à tes mots, l'idée de l'oralité de la conteuse. Fais-tu des lectures à haute voix? Devant toi même, devant la glace, ou et en petits groupes. Souvent je vois à la télé des acteurs, actrices, qui font une lecture, Et souvent je ne suis pas séduit. Dans l'émission « lire à voix haute », on croise des merveilles.
Et pour Tobby, suggéré par le chien de Saint Dominique, tu m'as appris le livre de « Colette ». Et par « les carnets de Julie, je sais ce qu'elle aime. Elle a peut être écrit un livre sur le sujet. « recette de Colette ». Les choses s’enchaînent, tu fais bien de me bousculer avec beaucoup de gentillesse.
Ton propos sur les « bondieuseries », je l'ai mis en couleur. Je vais même le recopier, j'ai une page WORD évoquant les commentaires des blogs potes, tout le monde y est, évoquant leurs fulgurances. À lire, et à relire. Pour ce style de propos, c'est moi qui juge, c'est donc tout relatif, Einstein m'avait devancé ....
Pour Saint Dominique, il y aura une suite. J'en savais si peu. Pas forcément une histoire de croyance, mais une interprétation de la symbolique.
Sur cette page WORD, j'ai aussi l'église de Wimereux. Une illustration qui reprend les différents artistes autour des vitraux. Bon dimanche à toi, le soleil ☼ saura nous accompagner. ✅ Yann
Bonsoir Véronique, je ne connaissais pas cette personne, habile en écriture, tu lui rends un très bel hommage, qu'il repose en paix, amitiés, bises jill
RépondreSupprimerOui bel hommage à ton ami
RépondreSupprimerPour en revenir à ton texte
Je ne suis hélas pas comme tout le monde
La nuit me parle trop.
Trop de silence, trop de secondes
Pas de repos, juste des mots.
Les autres dorment, moi j’attends
J’compte les murs, j’répare le temps
Le temps c'est du vent
J'répare le vent
Le temps s’étire, cruel, inutile,
Comme un film vide, sans fil.
Si je pouvais zapper ces heures
Avancer l’aiguille, voler l’heure
Je ne veux pas tuer la nuit
Juste la raccourcir
Je dormirais, pour de vrai
Juste un peu… juste pour avoir la paix ...
Au plaisir de te lire Véronique
et voilà ....ça me dit...mais pas trop ....bon we et tout et tout
RépondreSupprimerJe ne pense pas à tuer le jour, au contraire je trouve qu'il passe toujours trop vite et quand il est printanier c'est encore mieux, je voudrais le retenir...
RépondreSupprimerC'est une grande chance d'avoir rencontré une telle personne, en effet cela nous enrichit tellement !
Merci ma douce Véro, je te garde dans mon coeur et pourvu que tes nuits soient belles !
Désolée pour mon passage tardif, pour cause de pause ! 😁
RépondreSupprimerC'est un magnifique hommage à ton ami conteur Véronique, tu manies les mots avec beaucoup d'aisance, que j'aimerais savoir en faire autant ! Pour moi "tuer" le temps implique une notion d'ennui, de temps à perdre, alors non, je ne le tue jamais, je n'en ai au contraire jamais assez ! 😁 Bon et alors, tu l'as assassiné ton jour ...? Tu l'as fait "proprement" j'espère, afin qu'il ne souffre pas trop ...?!!!
Belle soirée, je t'embrasse.
Cathy
Bonjour Véronique,il y a de ces moments de vie ou l on se réveille et ou l'on souhaiterait que ce que l on vit dans ce moment n'étre qu un réve tourmenté et on voit que non c'est l aujourd hui et on doit continuer,la vie m a apprit que le temps est ami,le temps du temps peut aider mème si la douleur restera d une autre manière dans le fond de soi,je t'embrasse mon amie,une grande pensée.
RépondreSupprimerCarole
Pas besoin de tuer le jour, il est très souvent trop court pour réaliser tous les projets mais pourquoi les nuits sont elles aussi longues, vides d'activités si ce n'est oniriques . Pourquoi devons nous dormir 6 heures par nuit pour maintenir notre équilibre et régénérer notre corps ?
RépondreSupprimerQuel bel hommage Véronique à un passeur de contes et d'histoires qui a su rassembler petits et grands en leur ouvrant les portes de l'imaginaire et les rêves en voyage !
RépondreSupprimerCertains jours sont trop courts et d'autres voient le temps s'étirer dans l'angoisse ou le chagrin où les nuits ne sont pas toujours réparatrices.
Toi, tu vas garder la joie d'avoir côtoyé cette belle personne.
Je t'embrasse.
Balaline
Merci pour ton commentaire. Toujours de quoi rebondir.
RépondreSupprimerTu nous donnes du grain à moudre. Et tu nous suggères de quoi mettre de l'émotion dans notre cœur. Tu nous prends par la main, et nous emmènes dans un monde de pensées et d'émotions.
Pour les nuages, grandes sources de formes à reconnaître. J'avais vu un gros crodile, vraiment bien. Je conduisais, point de photos possibles. Et quelques secondes plus tard, ce n'était déjà plus pareil.
Pour ta photo de Marie Groëtte, je pense la réutiliser dans un billet dédié.
Je continue ma récolte de photos façon meubles à veines du bois évocatrices.
Là, je suis en joie. Toute intellectuelle. Après une visite d'églises peintes j'ai convenu avec le guide une aide pour légender mes photos. Beaucoup d'ancien testament. J'ignore les références. Il m'a demandé d'ouvrir un dossier « Google photos », plus facile que de faire un powerpoint avec des photos redimentionnées.
Il a légendé 3 photos, et rien sur les suivantes. Là, j'ai trouvé sur le net, des explications. Du coup, j'ai enlevé des photos de mon dossier. J'ai laissé les plus difficiles. Étant abonné, il a dû être mis au courant. Et il a répondu. Hier. Neufs mois d'attente, le temps d'une grossesse. Entre temps, je lui ai laissé deux trois mails à son adresse professionnelle. Pas de réponses. Et là, tout s'est débloqué. Ma journée maussade en météo, a été lumineuse malgré ça. J'avais anticipé en lui laissant un gros billet.
Et toi en médiathèque, tu m'intéresses . Je n'avais pas retenu ton talent de conteuse. Tu as dû en parler, mais moi, pas retenu la chose. Et toutes les émotions se lisent dans les yeux de tes auditeurs auditrices. Une multitude de fractions de secondes, où il se passe tant de choses. Nous c'était le mercredi à la médiathèque. Un conte lu. Maintenant les enfants sont grands, et pour moi, adulte, rien n'est fait. On sait lire en autonomie, du coup plus de lectures en partage entre toute une assistance. Il reste à faire comme toi, passer de l'autre côté du miroir, et faire rêver les autres. Chacun son tour. À plus. ✅ Yann
♥️♥️ ce n'est que moi...j'espère que tu vas bien !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! tu me manques
RépondreSupprimerà bientôt !!!!!!!!!!!
RépondreSupprimer♥️ devine !!!
RépondreSupprimerTon ami conteur serait heureux de tes propos du coeur à son encontre Véro ...
RépondreSupprimerPour moi les journées sont toujours trop courtes à croire que je veux faire tant de choses que j'ai peur de ne pas pouvoir réaliser dans le temps que je ne sais s'il est compté ou pas et les nuits de même, trop courtes car je n'arrive pas à récupérer ..
Je comprends ce ressenti dans ton poème qui prouve qu'il n'est pas le même pour tous.
Je t'embrasse de tout coeur avec mes pensées d'amitié ! Nicole
Bonjour Véronique. Tu as une manière d'écrire très poétique de raconter les choses. Ce que j'apprécie grandement. Et merci pour cela. Merci également pour ta gentille visite qui fait toujours plaisir. En te souhaitant une bonne semaine. Bises et à bientôt.
RépondreSupprimerbeau billet
RépondreSupprimerje t'embrasse
Ce Jean-Yves (?) quand même il était rigolo !
RépondreSupprimerJe trouve que le jour passe trop vite. Un homme qui brique sa maison c'est pas commun... Le mystère des contes !
Je suis revenue sur ton billet, juste pour le plaisir !
Plein de bisous
j'espère que tu vas bien ...merci pour tout ...heureusement que tu es là !!!!
RépondreSupprimerDans ton commentaire tu fais bien d'insister sur le rôle du guide.
RépondreSupprimerSans lui, j'étais presque totalement sec.
Juste la crucifiction Marie et Jean.
Peut être aussi Saint Laurent, avec sa grille à feu devant le visage.
Aimée a donné une suite intéressante.
Les saintes Maries de la Mer, étaient trop loin dans ma mémoire.
Bon, le couronnement de la Vierge, aussi en mémoire.
Mais le guide a tout dénoué, sur le moment de son exposé, et ensuite quand il m'a dit qu'il m'aiderait. Mais on a pris un peu de retard, 9 mois, le temps d'une gestation. Un symbole parmi d'autres.
Pour moi, tout ça est précieux, assez pour ne pas vouloir laisser glisser sur moi, l'oubli visiteur du temps qui passe. Je fais tout pour retenir ces moments de vacances dans les Hautes Alpes.
Je demanderai bien qui est ce lutin qui d'une plume vient chatouiller le bas du dos de Marthe. Lazare saurait-il nous le dire?
Pour les nœuds dans le bois évoquant Marie Groët, un article avenir, typé paréidolie. Ambre m'a donné quelques photos. Et puis, c'est un sujet léger, j'essaie d'alterner. Parce que j'ai une autre chapelle peinte, au contenu encore plus important. Ancien testament qui évoquait déjà certains épisodes retrouvés dans le nouveau. Trouvé dans un garage. Enlevé le badigeon.
Et je reviens sur ta photo typée rouages, c'est un de mes autres trips. Il manque une roue, et la vie prend une autre tournure. Il manque une dent, c'est peut être pareil aussi. Quand je vois le ♥ d'un mouvement, j'ai l'impression que son spiral en mouvement, représente le cœur. Ça me semble vivant.
J'aime bien le soir remonter le temps. Je remonte le ressort du gousset, non pas pour reculer, mais pour avancer jusque demain. Et ainsi de suite. J'ai même une complication sur un de mes goussets, la phase de lune. Pas besoin de regarder au dehors, la montre me donne le quart le demi, la pleine lune, et sa forme, gibbeuse parfois. À suivre, si des idées me viennent. ✅ Yann
ps, un com à supprimer, mes doigts ont buggé.
En ce 1 er juin, que ce mois te réserve de bonnes journée
RépondreSupprimerGros bisous Véronique
Rose
bon dimanche Véro, muxu
RépondreSupprimerBonjour Véronique,cette semaine à la médiathèque il propose une expo sur un photographe qui mélange l'ombre et la lumière,j'ai cette pensée qui m'est venue en relisant tes mots,une photo c'est comme des mots on peut tout faire passer,tous les ressentis,les situations,celà peut remplacer un texte d'une page,un regard parle,un ombrage parle,je te souhaite une bonne semaine,je t'embrasse.
RépondreSupprimerCarole joie de mots
Te souhaite une bonne fin de semaine ♥️ merci pour tout
RépondreSupprimerCoucou, je rebondis sur la photo de ton mouvement de montre.
RépondreSupprimerJe te joins, un des miens ce serait encore mieux en vidéo ou GIF animé, afin de voir le spiral en mouvement. J'ai un de ces goussets avec à l'arrière un verre de montre. On y voit le ♥ du mécanisme.
https://i.goopics.net/ho4npz.jpg
Je t'espère en pause vacances, dépaysement, pas forcément à loin de chez soi.
Les vacances, c'est un état d'esprit ;-))
Amic@lement. ✅ Yann