Le Vieux Sage du Marais m'attendait, il est si vieux vous savez qu'il connaît tout des humeurs et des secrets de la ronde des saisons. Il y avait si longtemps que je ne m'étais rendue en ces lieux. Il est toujours là les pieds dans l'eau, fidèle confident des chagrins.

 Quelques années sont passées, l'endroit me parut encore plus beau dans son écrin de nature. La magie est partout.

A l'entrée, un jeune lierre se hissait sur la barrière en bois. La végétation, d'un vert tendre, colore désormais le paysage. Avril fut pluvieux, Mai en récolta les bienfaits.

 

Une canne a fait son nid, la nouvelle génération est en route. L'air était bruissant d'ailes-éphémères, de promesses si légères qu'elles ne posaient qu'un souffle.

 La verte libellule faisait la fée sur la mare aux grenouille. 

Maman Foulque, mère nourricière, mère protectrice enseignait la vie à son petit ...

Les fruits plumeux de la clématite des haies s'accrochent encore aux branches que le printemps revêt. Autrefois, il y a fort longtemps , le marais existait déjà , on appelait également la clématite vigne-blanches, "herbe aux gueux ". Les mendiants faisaient usage de ses feuilles irritantes pour s'infliger volontairement des ulcères afin de susciter la pitié ... 

 

Chemin faisant, le feuillage recouvrait les arcades, je m'y sentais à l'abri, protégée d'un monde des hommes qui a décidé de ne plus tourner rond. 

Je rencontrai un tronc d'arbre mort que des insectes xylophages ont sculpté en une œuvre d'art. Amusée, je remarquai deux initiales blanches nichées près de l'écorce, ce sont aussi les miennes  ... 

 

 

Tandis que les martinets, tout en haut, sillonnaient par dessus les étangs des ronds tourbillons, je me remis à vagabonder sur les chemins aménagés , le coucou chantait, je dis au revoir au Vieux Sage et je lui promis de revenir la saison prochaine lui raconter mes heures d'été.

 

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