Un beau matin de juin, un petit lapin m'attendait sur le sentier , il m'indiqua le chemin à prendre pour rejoindre l'été, un petit saut et hop, il disparut. 

Je songeai à Alice , aux merveilles . Je regardai autour de moi, j'étais Alice sur ce petit chemin qui sentait bon la fin du printemps. Il n'y avait aucun doute, j'étais au pays des merveilles.

 Chemin faisant, je rencontrai Madame Canne très occupée à l'éducation de sa marmaille. La nouvelle génération barbotait sous l'oeil bienveillant de maman. Elle leur apprenait à nager, à se laver,

 à se méfier des prédateurs ...

 

 

 Dans les roseaux, à l'abri des regards, deux libellules bleues s'aimaient .

J'avais devant les yeux, les insectes les plus anciens de la Terre , un instantané vieux de 300 millions d'années.

Un instant d'éternité.

  Elles s'envolèrent , je poursuivis le chemin bordé de ronces.

 Sur une fleur, des mouches butineuses festoyaient. 

Je me demandais si les fleurs du roncier étaient aussi délicieuses que les fruits qu'elles allaient donnés. La meilleure façon de le savoir, était d'en goûter une. Même si ces fleurs n'ont pas un goût transcendant, j'en cueillis quelques-unes pour décorer la salade. Les fleurs comestibles ont ce petit côté précieux que j'aime tant, le goût des gestes ancestraux ... 

Au détour d'une feuille, un petit escargot se baladait tout comme moi avec tout autour la vie qui chantait. 

Le chemin me mena à un champ de blé , des coquelicots se balançaient au petit vent de juin. Ils dansaient , ils dansaient.

Je m'assis sur le talus .

Il faut écouter les fleurs. Elles ont tant à dire vous savez.

Entre un pas de danse et une ronde, un coquelicot me conta qu'il y a 50 ans encore, les enfants transformaient ses fleurs en éphémères poupées, comme autrefois dans l'Antiquité où il était la Douce Dame du Paradis. Je souris car 50 ans plus tard, je suis devenue une grande enfant qui habille toujours les coquelicots. 

Si vous m'aimez me dit-il, je vous donnerai beaucoup d'amour en échange et beaucoup de beaux rêves aussi. 

Mais savez-vous encore rêver ... ? 

 

 

Au bord de ce champ de blé, des coquelicots dansaient au vent, ils dansaient la Vie.

Ils délivraient ce beau message que rien n'est éternel et qu'il faut profiter de cet instant présent si précieux. 

Je repartis, rêveuse, caressant les hautes herbes blondies par le soleil.

J'étais sur le chemin de l'été.

 Que ce nouvel été vous soit étoilé de merveilles .

 

A bientôt

 

Véronique