S’il est un paysage qui m’inspire, c’est bien celui du bord de mer…
Et,
plus particulièrement, le bord de mer sur les côtes du Nord,
étirant d’immenses plages de sable ou de galets, dressant des falaises
comme d’incroyables rideaux d’air saisis dans la pierre, taillés dans le
roc.
J’aime
ces eaux grises, vertes – rarement bleues – tourmentées par les marées,
jetées contre les dunes, balayant les plages où le vent corrige le
paysage. Pour moi, cette eau travaillée de l’intérieur, rageuse,
emportée, est comme un ciel tombé sur la terre ; un ciel fracassé, une
ruine céleste dont la beauté demeure dans sa ruine.
J’aime
sa voix puissante d’animal blessé ; une voix qui résiste à tout et
proclame que celui qui la fera taire n’est pas né. J’aime les vagues «
sans cesse recommencées », leurs muscles d’eau, leurs nerfs, leurs
tendons qui font montre de leur puissance et mettent au défi le plongeur
ou le nageur d’oser se mesurer à elles.
Face à la mer
La
partie ou le combat se joue toujours à trois : la plage, le ciel et la
mer. La mêlée entre eux est parfois si furieuse qu’il est difficile de
distinguer ce qui appartient à l’un ou à l’autre ; qu’il est impossible
de deviner l’issue de l’affrontement et plus impossible encore
d’échapper à la sidération à la vue de ces trois éléments.
C’est
cela que j’aime, cela qui m’émeut, cela qui m’inspire parce qu’aucun
autre paysage ne me donne le sentiment de
cette lutte éternelle pour la vie dans laquelle je me sens engagée.
Face
à la mer , je rejoins la vie , celle des origines. Je suis la première
femme sur la terre ; la première dont le pas s’imprime sur le sable ;
la première à entrer dans l’eau, cette immensité aussi maternelle que
menaçante.
C’est
cette mer qui m’inspire, à laquelle je voue ma conscience primitive. Je
ne sais rien encore mais je vais tout apprendre du sac, du ressac, du
mot sans cesse répété, de la phrase qui se forme comme la vague qui
s’enfle, du chant, de la poésie, du ténébreux et lumineux mouvement de
l’eau qui ne cesse jamais, comme ne cesse jamais l’unique livre que tous
les hommes écrivent les uns après les autres.
Bien cher Guy,
Tu es parti, il y a trois ans , je relis souvent les mots que tu m'écrivais, leur sagesse, la vie, la mort, l'amour, notre Terre ...
Ton livre est à côté du Petit Prince. Là est sa place. Tu le sais, c'est mon père qui me l'avait offert en me confiant de ne jamais m'en séparer car c'est un livre précieux.
De temps en temps, j'ouvre une page au hasard et je la lis , un besoin, un baume au coeur, une bouffée de vie.
J'ai écrit ce texte en mai 2014.
Tu m'écrivis :
"ta MER du nord pour moi est un souvenir charmant
je marchais ds le gris mouillé de la plage infinie
une brume légère à l'horizon, un mouillé bleu vers mon arrière
je marchais et jouais à faire clapoter les flaques
j'avais vingt ans et campais sur berk sur mer
je ne sentais ni l'eau ni la fraîcheur du temps
et, je sentis brusquement une main se blottir ds la mienne
je me tournais après un moment lent pour mieux goûter l'instant
le faire durer...
et je vis une demoiselle de quinze ans à peine
qui me souriait muette et grave
j'aperçus au lointain un papa qu'elle m'a dit mineur de fond
heureux que son enfant sa fille ait trouvé main à son pied
il ne bougeait pas, souriait je crois, alors je me remis à marcher
un peu doucement pour ne pas brusquer la ronde naïade
de quinze ans
je partais le lendemain pour la Norvège
et l'oubliais
cependant son visage confiant qui se donnait comme ça
m'est resté familier
et ton amour de la plage infinie
m'a ramené son souvenir
Serais-tu ainsi à quinze ans, boulotte et blonde, petite et
orpheline consentante ds la brume grège ?
Une leçon de Femme ai-je reçu..."
Bonjour Véronique, ah la mer, j'habite à 50 kilomètres d'elle, la mer du Nord et ses côtes belges... je l'aime hors saison, ou alors en soirée quand elle se déserte... on se sent petit et à la fois neuf.... merci pour tes mots, amicales pensées, bises jill
RépondreSupprimerQue dire...Tu as tout dit et ton ami m'a transporté sur cette grève. Je suis aussi amoureuse de l'océan et je me suis retrouvée dans tes mots, ma chère Véronique. Tu mets un baume sur mon cœur en ce moment. Merci aussi pour tes photos. Je t'envoie pleins de gros bisous et te dis à bientôt
RépondreSupprimertrop beau ...bien contente de te lire
RépondreSupprimerS'il ne devait y avoir qu'une seule chose pour laquelle nous ne sommes pas en harmonie ... c'est celle-là, la mer. Et j'ai parfaitement conscience de ne pas être normale sur ce coup-là ... tout le monde aime la mer ! Dire que j'en suis à 30 mn, et que nous n'y allons jamais ... Il n'empêche que tes photos sont magnifiques, j'aime ce couple face aux falaises, avec le phare qui paraît si petit tout en bas. Et j'aime cette végétation qui a subi les assauts du vent. Et puis le texte de ton ami ... comme il est beau !
RépondreSupprimerBelle soirée Véronique, je t'embrasse.
Cathy
Bonsoir Véronique,
RépondreSupprimerComme je te comprends, moi c'est la mer normande qui me manque, mon "Calvados". Je ne sais pas si je pourrais y aller cette année, pourtant ça nous ferait tellement de bien à nous toutes. Tes photos sont superbes !
Bonne soirée Véro, prends soin de toi, je t'embrasse Véro
Je ne sais pas si mon com est passé ?
RépondreSupprimerC'est tellement beau ce que tu écris tout comme le texte de ton ami...l'océan m'a fasciné la première fois que je l'ai vu, j'avais dix ans et nous étions allés en Bretagne en famille. Rien à voir avec la méditerranée, que je connaissais. Les marées, les falaises, la fureur des flots sur les rochers, tout était nouveau pour moi. Je ne connais que trop peu les côtes du nord, je ne les ai vu qu'une fois lorsque je suis allée en Ecosse mais elles ont un côté grandiose que n'ont pas celles plus au sud et je comprends ton ressenti. Merci pour tes mots toujours poétiques et tellement bien écrit et pout tes superbes photos partagées. Je t'embrasse
RépondreSupprimerLe silence de la mer
RépondreSupprimerest un murmure léger
qui ouvre
les portes de la contemplation
sur des mélodies d'ailleurs
La mer a des silences
où rougeoient encore les braises de l'enfance
à l'orée des souffles de vent
Marie
Merci pour cette belle page pleine de poésie et d'émotions
Comme elles sont belles tes photos, si nuancées dans les gris , les bleus pâles, les blancs laiteux, le brun des rochers, les galets ivoires, tout est magnifique, merci !
RépondreSupprimerL'océan emplit mon âme tout comme ta mer du Nord qui t'as inspiré un texte si prenant, et on sent bien que tous ces mots viennent du coeur !
J'ai hâte d'aller vers mon océan dont j'ai tant d'images extraordinaires dans la mémoire...
Merci Véronique
Notre côte d'Opale est si diversifiée, sable, galets, rochers ... que j'ai des ressentis différents à chaque fois que je m'y rends... je te dirai Véro que la mer ne m'apaise pas, je suis une nerveuse de nature mais je l'apprécie quand les lieux sont déserts hors saison et qu'elle permet l'évasion. Tes clichés superbes sont bien représentatifs de notre région.
RépondreSupprimerMerci à toi pour toute cette poésie que la mer de par chez nous t'inspire ainsi que le texte très prenant de ton ami.
Bonne soirée de ma campagne qui me repose ... bises du coeur ! Nicole
Oui à la mer du Nord
RépondreSupprimerCelle que je côtoyais enfant et plus tard aussi
Je n'allais pas m'entasser dans le Sud
Le Nord m'a fait aimer la mer
Les vagues froides mais si agréables
@ cette époque j'allais rendre visite à mon frère
Que de beaux et bons souvenirs
Sans oublier les gens du Nord
Bonne journée Véronique
Je comprends tout à fait ce que vous écrivez : j'habite moi-même au bord de la mer, la mer Méditerranée bien différente de la mer du Nord. Mais je ressens les mêmes émotions de ressourcement.
RépondreSupprimerJe revois ces photos de la côte, c'est tellement beau !
RépondreSupprimerUne belle trouvaille avec ce livre particulier, de la Comtesse de Ségur, tu as eu la main heureuse Véronique !
Bisous de marine D
Bonjour Véronique, quelle chance tu as de vivre près de la mer ( c'est en tout cas ce que je crois comprendre )... J'y pars pratiquement chaque année, en côte d'Azur en revanche. Mais, hélas, je n'y vais pas aux périodes les plus propices. En général, c'est en été et c'est bondé de monde, ce qui ne permet pas de savourer pleinement le chant des vagues, des mouettes et goélands. Ah tes photos et la poésie qu'exprime tes mots me procurent toutes les sensations que l'on retrouve sur le bord de la plage. Les couleurs que tes clichés dégagent respirent la sérénité. Je ne connais pas du tout la mer du Nord, l'atmosphère doit y être bien différente j'imagine.... Ton ami était aussi inspiré que tu l'aies, c'est agréable à parcourir vos mots ! Merci pour ce partage très dépaysant !! Pour ta question sur mon blog, je ne vais pas te répondre avec certitude mais il me semble que ce théâtre date bien de l'époque romaine, je n'ai pas retrouvé de source pouvant le certifier néanmoins... Merci pour ce partage, je te souhaite un bon week-end
RépondreSupprimeret très bonne soirée ....mai ? cela se termine donc plus de mais
RépondreSupprimerJe viens de faire un bond de 24 ans en arrière en te lisant et en regardant tes photos ! il y a 24 ans mon fils et ma belle fille arrivaient, pour un an, à Bruay la Buissière. Lors d'une de nos visites, ils nous avaient fait découvrir le cap Gris Nez . J'avais été éblouie devant le spectacle, devant cette puissance de la mer, cette mouvance indomptable des vagues, ces tons de gris toujours renouvelés, ce grondement perpétuel, ces plages immenses balayées par un vent infatigable ..... je m'étais sentie .... libre ...... envoûtée !
RépondreSupprimerMerci Véro, et que Guy soit en paix.
Je t'embrasse.
" Il y a le ciel, le soleil et la mer " .... À te lire, à te suivre dans tes pensées fécondes, mer, source de vies, me viennent en tête ces paroles d'une chanson de François Deguelt ...... Mais dans son titre, il a oublié un terme majeur, la plage, union du ciel et de la mer. Bon, il en parle peut être plus loin, je saurai à nouveau l'écouter. En attendant, je surfe sur tes brises marines, tes souffles forts des tempêtes qui sculptent les côtes, érosion des continents, et érosion du temps qui passe. Faisons de l'érosion notre alliée, et à chaque âge sachons en tirer le meilleur.
RépondreSupprimerComme toi, les bords de mer, m'impressionnent. Cette masse d'eau me fait presque peur, y plonger ne me tente plus, peur des profondeurs infinies. On en devine la surface qui miroite, et la noirceur des fonds invite à la sagesse.
Tu vois aussi les falaises comme la personnifications du vent qui glisse et rebondit sur les vagues.
Et là, je me pose, je saurais rester des heures à voir ces sables émouvants. Et point envie de partir, sauf qu'à la nuit tombée, cette masse sombre, devient encore plus inquiétante.
Mais quelle est donc cette amie de 15 ans. Souvenir de jeunesse pour la vie. Guy l'évoque comme tel, et n'a pas construit sa vie autour d'elle en vrai, et son souvenir l'a peut être sublimé.
Je note aussi le travail que tu as fait autour d'un blason, peut être en as tu fait un billet par le passé. Moi, j'ai trouvé ailleurs ce cheval hennissant, surprise de ce dimanche. Le bois est aussi un joli support pour ces blasons.
Bon début de semaine à toi. Amic@lement. Yann
Bonjour Véronique,souvenir de la mer de Dunkerque,la plage de Malo les bains et des dunes jusqu'à Bray dunes,et de Mardyck,gamine quand l'été arrivait je faisais des malaises et le Dr avait dit qu'il fallait m'emmener près de la mer et du coup mon père emmenait notre caravane près de la mer durant l'été,et près d'elle je reprenais des forces et celà est restée,la mer est belle,je te souhaite une bonne semaine,un gros bisou.
RépondreSupprimerdes superbes photos iodées et mots sur le mer un peu notre mère.
RépondreSupprimerLa semaine dernière impossible de te laisser un commentaire.
Bon dimanche de fête Véro
Bientôt Mai tirera sa révérence
RépondreSupprimerPlace à juin
Qu'il te soit agréable
Merci pour tes commentaires qui me touchent
Bonne semaine en devenir Véro
J'espère que tu as eu une belle fête des mères .....
RépondreSupprimerBonsoir Véronique,pour le pont de ces 4 jours beaucoup de monde ici,là c'est plus calme,mai est passé,voici juin,bientot tous les marchés vont ouvrir et ce sera la saison,tout arrive en douceur,je te souhaite une bonne semaine et un gros bisou.
RépondreSupprimerMerci de ton passage aux véhicules de notre jeunesse, et tes précieux commentaires.
RépondreSupprimerÀ la vue d'une photo, en 1/4 de seconde, on refait le chemin en arrière.
Et je pense que pour les amis qui ont participé, ces instants sont l'image du bonheur, personne n'a évoqué d'accident grave. Aussi les première vacances, années 50, peu après les congés payés de 36. Et nous avec nos tricycles, nos cyclorameurs, voitures à pédales, on était les rois. Je vois toi, mettant sur le porte bagage, des objets à transporter. Et peut être même que ça faisait benne basculante. Merci encore à toi. Amic@lement. Yann
Je viens te souhaiter un bon mois de juin
RépondreSupprimer@+:)
J'ai tout bien noté ce que tu me dis à propos de " stella Duce ". Et j'ai suivi le lien vers ce blason que tu as déchiffré pour la famille. Chimères Monsieur qui regarde Madame. Et des symboles que je ne déchiffre pas bien. Sauf bien sûr, les étoiles. Dimanche j'ai été à une expo d'habits ça sert d'auto. Un prêtre en habit n'es jamais en panne de véhicule, car son habit ça sert d'auto ..... NUL ..... Il y aévait aussi ce prêtre qui fonce droit sur un arbre, les freins ont lâché. Il jette une poudre et s'arrête. C'était de la poudre " arrêt curé " .... NUL aussi. Bonne soirée. Yann
RépondreSupprimerun petit grand bonjour...et un grand merci .......pour ta fidélité ....
RépondreSupprimerMes pas m'ont conduit de la méditerranée chère à mon amie Nell, à ta mer du Nord et pourtant, l'eau n'est pas mon élément . Pourtant ici, je sens vibrer mes racines, celles qui ont quitté un plat pays pour s'épanouir plus au sud. Tes photos me font du bien . Bonne soirée.
RépondreSupprimerOui, tu as bien décodé le message sub-liminable.
RépondreSupprimerLes habits de prêtre, ça sert d'auto.
Il y a aussi ce prêtre en voiture qui fonce sur un arbre, les freins ayant lâché.
Une poudre par la portière, et il s'arrête.
C’était de la poudre " arrêt curé ".... C'était des blagues jeux de mots très anciennes.
Merci pour tes belles photos, si bien définies.
J'ai presque envie de lancer une participation amicale sur ce thème.
J'ai moi même 2 documents à produire.
Avec toi, ça fait trois, un peu léger, mais je saurai attendre.
À la rentrée peut être.
Merci aussi pour ton " IHS ".
J'avais vu et lu, XXXS ..... Les deux XX du milieu, c'était un H.
J'avais pas vu le petit tiret qui lie les deux X.
Étourdi, je suis. Mais je suis bien entouré d'observateurs attentifs à savoir vous.
À plus. Amic@lement. Yann
Je ne sais que te dire... ta page m'a beaucoup émue, c'est un si bel hommage à l'ami disparu...
RépondreSupprimerMerci pour ces mots offerts, pour ces images.
Passe une douce journée.
Merci de ton passage chez moi. Je suis revenue ici m'inscrire à ta NL......j'ai hâte de te lire. A tout bientôt.
RépondreSupprimerun superbe billet hommage.
RépondreSupprimerBon lundi et semaine Véronique, muxu
Je viens te souhaiter une bonne semaine Véronique et garde bien ton chapeau de soleil,rire,un gros bisou.
RépondreSupprimerHeureux anniversaire ....♥
RépondreSupprimerJuste un petit signe
RépondreSupprimerHistoire de prendre une bouffée d'iode
Bonne continuation d'en juin
Trop chaud pour moi
Mais il faut faire avec
Bises
En ce 1er jour d'été je viens te faire un coucou Véronique,bonne semaine à toi,un gros bisou.
RépondreSupprimerMerci d'être passée me voir en Aveyron. J'ai hâte que tu me fasses voyager. Bonne soirée.
RépondreSupprimerCes mots sont précieux tout comme ton amour pour cette magnifique mer du Nord
RépondreSupprimerJe ne sais pas si tu reçois la notification de mes réponses, mais je te disais merci pour ce beau commentaire concernant les coquelicots, il y en a peu cette année, ce n'est pas comme chez toi, pesticides et champs de maïs doivent y être pour quelque chose et pourtant j'en avais semé au jardin...
Je t'embrasse Véronique
Je te souhaite un bel été
RépondreSupprimerOups, nous et toi, si proches à Bavay. J'avais oublié que tu étais de là.
RépondreSupprimerOn y a dormi jadis, dans un gîte qui avait la bière bavaisienne à la pression.
" .. la brasserie Theillier est l'une des plus anciennes brasseries françaises. Les premiers brassins remontent à 1832 " .... On y a acheté, faisaient bière de soif, del' petite bière.
Et au Nord de Bavay, on connait plusieurs brasseries. Le Baron, la Blaugie, l'Abbaye des Rocs, on en a ramené quelques flacons. Coffre plein, on était à deux couples amateurs.
Et pour le mont des cats, me rappelle bière des 3 monts, à mes débuts de zytologue :-))
Marguerite Yourcenar était de par là, fervente défenseuse de la nature, je crois.
Après vérif, pour leur bière, ils travaillent avec les trappistes de Chimay, à Scourmont.
Pour le formage, ce n'est pas à Chimay.
Grand merci pour tes images pieuses, la Véronique qui s'invite vraiment en beaucoup d'endroits. Et là, toute vernissée. Merci encore pour ton précieux commentaire. Yann de Walcourt :-))