Il y a comme ça sur les chemins des petits coins abandonnés, à l'apparence perdue, sauf du chat et des lutins c'est entendu. 

Un jardinier de passage, en ce lieu, a placé , déplacé, trouvé, retrouvé , au hasard de ses pérégrinations, de son imagination, telle plantule surprise, tel objet déniché. 

Tout cela prospère d'autant plus joyeusement qu'ils ont grandi loin des plus grands, certains diraient loin des méchants. 

Il était une fois , une petite chaise d'écolier , posée là contre un mur , à califourchon sur une poutre en bois . Je l'ai découverte par hasard alors que l'été vivait ses premières heures , qu'il blondissait les blés et fleurissait les coquelicots. 

Je vais souvent la retrouver. Je prends mon goûter , comme les enfants, après tout , c'est sur une chaise d'écolier où je vais m'asseoir. La pomme devient alors d'Amour.

L'automne est arrivé et avec lui, les fleurs de l'été se sont fanées

 mais le tournesol a encore fière allure, vous ne trouvez pas?

Depuis,le champ de blé a été moissonné, sa terre attend d'autres graines, toutefois elle doit se reposer à présent . L'hiver est fait pour cela.

Le temps, par les temps qui courent, est incertain voire même mutant. Mais si vous faites attention, un petit chemin ,bordé par un p'tit lopin de terre, devient alors jardin de contes de fée. Il suffit de poser le regard sur une brindille que la saison a séchée , il suffit de s'y approcher et le merveilleux apparaît.

Chacun laissera son imagination vagabonder mais mon âme d'enfant m'a murmuré que oui, les licornes existent , bien-sûr que oui qu'elles existent. 

L'était une fois, une petite chaise d'écolier sur un p'tit chemin de Roy, une plante à licornes-muse sachant donner sa langue au chat , un Prince jardinier sans tambour ni chapeau , sans titre de surcroît, maniant par tous les temps un vieux plantoir et un chat qui refuse toujours de parler aux hommes.