Assise sur le rebord d'une fenêtre , mon regard vagabonde à la surface d'un étang protégé d'une brume matinale , il s'arrête sur l'Albizia et sur ce saule pleureur qui a su m'offrir son ombre bienveillante . Quand l'un s'habille de fleurs roses , l'autre revêt un vert tendre et dense . Ils alternent paisiblement au rythme des saisons .

Bercée par la sérénité des lieux , je me laisse voyager dans la brume que le soleil naissant dissipe peu à peu . J'imagine une vie paisible derrière la couleur indéfinissable des volets craquelés .

La vie s'éveille . Au loin , des hérons s'envolent , j'entends l'aboiement des chevreuils . Ils rejoignent la profondeur de la forêt . Je suis aux aguets du moindre bruit, du moindre frôlement.

Mes épaules sont encore nouées du bruit insensé du quotidien . Elles apprennent tout doucement à se délasser aux notes fluettes des oiseaux, au bourdonnement des abeilles  , à frotter leurs tensions aux ailes des grillons et des sauterelles . 

Cette petite maison aux murs de paix est un rêve de sérénité .

 

Sa voisine est une vieille cabane laissée à l'abandon par un dernier pêcheur . Il y a laissé un peu de sa vie , un vieux vélo, une vieille radio, un vieux panier . C'est comme s'il n'avait pas eu à coeur de quitter son petit coin de paradis . Comme je le comprends . 

La nuit précédente,  Dame Lune resplendissait de toute sa bienveillante lumière . La voie lactée, majestueuse dans ce ciel si noir qu'aucune pollution lumineuse n'altérait  , l'accompagnait dans ce magnifique voyage nocturne . 

Une étoile plus lumineuse que les autres brillait . Vous savez l'étoile Polaire , cette petite étoile toujours au Nord , c'est elle qui s'allume en premier et qui s'éteint juste avant le lever du soleil . Je lui ai murmuré l'Amour . Un Baiser s'est envolé . 

C'était au petit matin du quinze août . Une légère odeur d'automne flottait au dessus d'un étang en Sologne .