A l'orée du printemps, aux pieds moussus des arbres , fleurissent les jonquilles sauvages. ...

 
Au moment où je vous écris ces quelques lignes , les nuages sont bien bas et lourds , les giboulées de mars ont crépité sur les toits et je cherche au fond de moi des petites gouttes d'énergie qui seraient restées à l'abri du froid ...
Encore enroulée dans l'humidité de l'hiver , je me laisse guider sur le chemin du printemps , celui des fleurs et de la lumière revenue.

 
Je me souviens d'une toute jolie histoire , petit poème de vie contée par une vieille dame dont la sagesse du grand âge nous enseigne les secrets de la vie. D'une petite voix, elle disait, voûtée sous le gris des nuages, que jamais au grand jamais ils ne seraient assez puissants pour éteindre le Soleil et le bleu du Ciel. Elle affirmait que lorsque nos yeux et notre cœur ne les voient plus , c'est parce qu'ils ont fermé trop fort leurs paupières de tristesse et qu'il suffit de chausser des lunettes de rêve pour voir au-delà des montagnes, aller puiser les rayons de l'astre de lumière, cette lumière qui unit malgré tout les hommes de par-delà le monde. Elle disait qu'il suffit d'ouvrir son cœur aux fleurs du nouveau printemps pour que l'arc-en-ciel apparaisse et nous habille de joie et
qu'il faut juste laisser tomber les gouttes de nos larmes , les accueillir et puis les verser dans le petit vase de l'oubli .
Et en ouvrant encore un peu plus grand les yeux et notre âme d'enfant , nous pourrons recevoir toute l'énergie de la nouvelle saison , celle qui fait éclore une multitude de petites vies toutes fraîches , merveilleuses énergies qui nous nourrissent .
 



C'est au cœur du joli bois de Maroeuil que j'ai retrouvé l'humeur printanière, que j'ai ouvert mon cœur aux fleurettes qui, malgré les pluies incessantes et les jours trop gris, nous ont donné cet immuable rendez-vous. Il est des heures, lorsque l'hiver tend les clefs du temps au printemps, qui sont plus émouvantes encore que le printemps lui-même. Nées du réveil ébloui des fées à la lueur du jour, les fleurs de mars, les premières fleurs du renouveau, ne durent pas longtemps comme les plus belles choses qui, par leur essence même, vivent l'éternité d'un miraculeux instant. 
 
 
Tout est là, sur le lit des mousses gardiennes du secret de la nuit des temps. Une immersion ressourçante guidée par la magie des lieux. Il est des endroits ainsi, ils sont sacrés et à l'orée du printemps, aux pieds moussus des arbres , fleurissent les jonquilles sauvages. 
 
                                                                                   A tante Andrée.
 

Au Bois de Maroeuil,
ou quand la nature renaît après les guerres...

Ce bois de 72 ha est une renaissance, il avait presque entièrement disparu lors de la Grande Guerre. Le site fut presque rasé par les Alliés pour l'étaiement des tranchées lors de la bataille de la crête de Vimy. Grâce aux plantations de chênes, de hêtres, châtaigniers et merisiers , le bois a repris vie ; côté faune, on aperçoit des chevreuils, des écureuils et des hermines ... Côté flore, on rencontre plus d'une centaine d'espèces dont plusieurs rares dans la région voire unique en France comme la Fumeterre de Charles.
 

 Ce lieu est très symbolique et m'y promener me procure beaucoup d'émotions. C'est comme si la nature avait pansé les outrages de l'homme pour lui offrir la paix. C'est ainsi que je le ressens. 
Et malgré le mauvais temps qui semble s'accrocher, le climat mondial instable dans lequel nous baignons, me procurant parfois l'impression de fin du monde, je veux croire en ce nouveau printemps, en cette parenthèse régénératrice et croire encore en la beauté du monde.
 

Maroeuil 
Pas-de-Calais 
Mars 2024


 

Commentaires

  1. Coucou Véro,
    Quelle belle page dédiée à l'arrivée prochaine du printemps .. Cette vieille dame respirait la logique et la nature nous le prouve chaque année car malgré tous les impondérables de la vie et les tourments de la météo elle nous sourit toujours au rythme des saisons ... Je ne connaissais pas le bois de Maroeuil mais je pense que j'aimerai m'y promener pour me ressourcer.
    Merci chère Véro pour ce baume au coeur que tu nous apporte par tes écrits et clichés. Je te souhaite une douce soirée avec les bises d'amitié de mon coin ! Nicole

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  2. C'est vrai Véronique, vendredi les giboulées de mars n'ont jamais si bien porté leur nom ! Mais il y a des raisons d'espérer pour celles qui attendent le printemps avec beaucoup d'impatience. Cette vieille dame ( tante Andrée peut-être ...? ) avec la sagesse de son âge avait entièrement raison. On se focalise trop sur les soucis, les choses tristes, les malheurs du monde ( pour lesquels de toutes façons on ne peut pas grand chose ) alors qu'il y a tant de raisons d'espérer et de se réjouir. Tu connais ma philosophie de vie Véronique, profiter de chaque petit bonheur que la vie nous offre. Ces jonquilles sauvages sont la preuve vivante que rien n'est jamais perdu, le printemps, la belle saison, revient de façon immuable. Et puis entre les giboulée de jolies éclaircies sont apparues, pourquoi ne retenir que les averses ...?
    Se dire aussi que la nature est la plus forte, ce bois nu il y a 100 ans grouille à nouveau de vie, il ne faut jamais perdre espoir.
    Ce joli moment devrait faire un bien fou à tout le monde, pour ça un immense MERCI Véronique !
    Bon dimanche, je t'embrasse.
    Cathy

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  3. Bonjour Vénonique, oui pour les fleurettes du printemps, plus éphémères que celles dans l'été florissant... et la vieille dame qui disait, j'adhère ! Merci pour ta page du mois, bon dimanche, bises jill

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  4. J'aimé entendre "la vieille dame" je reviendrai l'écouter ... Que les jonquilles du printemps apporte à tous des milliers de soleil bonheur

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  5. En Mars le soleil est très discret en jouant à cache cache avec les nuages, mais ces belles jonquilles sont un soleil au milieu de ce bois joli.
    Bel ensemble avec ce vert printemps qui arrive grand pas.
    Je vous souhaite un très joli printemps de mots et de photos si finement ciselées.
    Dan

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  6. quel plaisir de te lire et admirer ces belles photos printanières
    belle soirée Véro, maux

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  7. Toujours aussi poétiquement et divinement magnifiques sont tes mots de lumière sur le chemin de nos âmes en ressentis....Merci belle âme et lumière. Un temps de renouveau est né, son parfum est dans l'air...Toute mon amitié et ma rose.

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  8. Que de sagesse dans tes propos. Cette vieille dame (ta tante Andrée peut-être) avait raison, les premières fleurs du printemps même sous la pluie nous redonne de la force et apporte de la joie dans les jours gris et à la fin de l'hiver même doux, on en a tous besoin. Ces jonquilles sauvages sont magnifiques et renaissent chaque printemps quoi qu'il se passe dans nos vies ou dans le monde. Je retiens aussi avec émotion ta phrase "comme si la nature avait pansé les outrages de l'homme pour lui offrir la paix". C'est exactement ce que j'avais ressenti en visitant il y a des années la région de Verdun en voyant ces forêts et ces espaces verdoyants pleins de vie entrecoupés par ces minuscules cimetières de croix blanches...Gardons espoir en l'avenir pour nos enfants et nos petits enfants et tentons de ne garder que le meilleur de nos journées écoulées. Il ya eu forcément plein de petites choses positives...Je t'embrasse fort

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  9. Ohhh j'aurais du me relire désolée pour les fautes "redonnent" et "apportent" ect !!

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  10. Fumeterre, qui a été l'invitée dans une de nos jardinières de balcon.
    Pousse aussi sur les friches, mais je vais me noter la tienne, presque unique par chez nous. La mienne est officinale, la tienne, est de Charles. L'officinale, agit sur la bile, d'ordre psychologique, ne te fais pas de bile.
    Et sur tes conseils, à mes heures sombres, je vais chausser mes lunettes de rêve. Quelles belles idées tu as, de la poésie pure. Du coup, autour de moi, je vais arracher les euphrasies. Nommées autrement " casses lunettes ". Non, tes lunettes il nous les faut. Tante Adèle, les connaît peut être.
    Au Bois de Maroeuil, sur-utilisé, on a pu observer ensuite le re-peuplement du milieu. Peuplement dirigé, orchestré, mais il peut s'y glisser des spores et des graines qui se sont invitées toutes seules. Plus d'un siècle que la nature y travaille. Et peu à peu, plus de larmes à placer dans le vase de l'oubli. Et toi, comme observatrice privilégiée, tu peux nous en narrer les subtilités.
    À plus. > Yann

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  11. Ce bois semble tout à fait enchanteur. C'est formidable qu'il ait pu reprendre vie. La vie gagne toujours.

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  12. Ce conte nous sort des journées courtes, brumeuses et hivernales de charmante façon. A le lire, on peut percevoir le réveil de la nature : le bruissement des jeunes pousses, l'éclosion des corolles fleuries et le chant des oiseaux qui cherchent brindilles çà et là pour contruire leur nid. Hélas, l'homme fait tant de ravages que la nature a encore de nombreux printemps à perspective à les réparer .

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  13. Engourdie par le froid, la nature se réveille enfin, et les fleurs s’habillent avec leurs plus beaux atours, pour célébrer l’apparition du printemps. Un espoir est né, un jour lumineux, il faut donc sécher nos larmes et se réjouir, comme le dit si bien "le petit poème de vie » raconté par la vieille dame. Si l'on regarde attentivement autour de nous, on remarque alors des renaissances miraculeuses, comme ce bois dévasté par la guerre, et un doux vent d'optimisme recommence à souffler, malgré la situation inquiétante du monde qui nous entoure.
    J’ai beaucoup apprécié ce texte profond, vivifiant, salutaire. C'est un choix de vie qui nous pousse vers la nature, la vie simple, les petits plaisirs du quotidien, la contemplation de la beauté véritable, au delà des apparences et des préjugés.
    Merci Véronique, je me suis régalé à lire ce conte, qui reste...lucide !
    À bientôt.

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  14. A la fois tant de beauté et tant de meurtrissures qui déchirent le coeur des hommes !
    La nature se donne pour nous offrir le meilleur de ses couleurs, senteurs, harmonie et générosité dans chaque fête saisonnière et ses premiers pas printaniers nous comblent de joie. Je veux croire que la vie sera toujours renaissance et si belle qu'un jour les hommes finiront par s'incliner et la respecter vraiment .
    Merci Véronique pour cette belle page sereine qui éloigne le noir qui voudrait bien s'immiscer dans notre ciel et nous faire pleurer. Douces pensées.

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  15. Quand les jonquilles font la ronde
    C'est le bonheur aux pieds des arbres
    Comme un air de printemps
    La nature esquisse à tous vents
    Ils chantent les bien heureux
    Les matins sont joyeux
    Vive ce printemps nouveau

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  16. Coucou, te souhaite un bonjour du printemps.
    Sur un blog j'ai croisé du mimosa. Et une version séchée, façon herbier.

    https://i.goopics.net/aigqyn.jpg

    Et de suite envie de sceller avec lui, une alliance éternelle. > Yann

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  17. Merci pour ton récent commentaire. Je n’avais pas su lire entre tes lignes, à propos du départ définitif de Tata Andrée. Presque centenaire. Tu as bien fait d’échanger avec elle, qui était une bibliothèque de souvenirs et d’émotions. Quand tu iras, voir Charles de Fumeterre, tu ne manqueras pas de l’y emmener. À moins qu’elle t’y attende. Pour entre autre, parler de ton Papa. Tu as tout ce beau monde à continuer à faire vivre, avec une âme aussi en provenance d’Italie.
    Semaine prochaine, mon billet, la montée vers Pâques avec le vendredi Saint.
    Amic@lement. Yann

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  18. Superbe billet printanier
    bon dimanche Véro

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  19. Merci de porter à notre attention l’unité d’art sacré de Gosnay, près de Béthune.
    Je m'y suis promené, par internet, et ici, comme tu le suggères, une histoire de résurrection. Déjà rien que les vitraux me semblent intéressants. La démarche solidaire l'est aussi. Je vais me noter tout ça, parfois, je n'aime pas que ça reste lettre morte. J'ai envie d'apprendre, et noter, me laisse une chance de retenir.
    Samedi, à Schirmeck, après un repas à la schlitte, de la goujonnette, un tour dans une église ouverte. Et là, sympa +++, un beau chemin de croix, signé, mais seulement sur la 14 ème station. Et dans l'église autant de Saint Georges, que de Saint Sébastien et ses flèches. Menons l'enquête .... À plus. > Yann

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  20. Bonjour Véronique,c'est un bel écrit et je pense comme cette mamie,quand on arrive plus à voir le vert des arbres,à voir le bleu du ciel,à entendre le chant du moineau c'est que la vie nous a eu,et important de cultiver la toute petite joie de vie,de s'ouvrir à ce chant de moineau à cette arbre vert,à ce ciel et aux étoiles quand là,si l'on se ferme à tout celà c'est le coté gris qui prends le dessus et là .........Vivre pour vivre,on ne voit plus.J'aime beaucoup tes photos,et j'aime ces fleurs sauvages,elles fanent en douceur sur le sentier.Je t'embrasse,pleins de pensées.

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  21. Oh merci de me faire voir Maroeuil autrement que dans cette maison de repos ou je suis restée 4 mois entre des personnes de 54 à 97 ans moi qui en avait 17!Que de chagrins mais grâce à toi je penserai aux jonquilles......J'aimerais en parler un peu mais en dehors de cet article.
    De gros bisous

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  22. Ladislas Kijno, Robert Combas, René Ducourant …. Tu m'as posté là, un commentaire d'une grande richesse. Dans ce cas, je ne peux laisser glisser, il faut que je m'éduque les sens, de toutes les richesses, que tu t'es appropriées. Ladislas, sera le fil rouge dans ta région, un grand bout de l'année.
    De tout ce que tu me dis, si tu as quelques illustrations, je suis preneur. À dose homéopathique. Sans précipitation. Surtout pas ce WEEK - End, sous le signe de l’accueil de la famille.
    Pour Saint Georges et Saint Sébastien dans une même église, beaucoup de fois représentés, c'est que l'église Saint Georges a été construite sur la chapelle dédiée à Saint Sébastien. À très bientôt. > Yann
    PS, cet aprem, visite d'un couvent, aux vitraux de Tristan Ruhlmann. 1958.
    Je vais un peu approfondir la chose. Il est aussi présent dans la chapelle de mon enfance. Articles à suivre ....

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  23. Merci pour ton commentaire sur mon billet du jour
    bonnes fêtes de Pâques Véro, je t'embrasse

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  24. ♥️🐎😾👪 où est le soleil ????

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  25. bonne journée .....un vrai temps de rien du tout ♥️ et pourtant nous sommes là !!!

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  26. .... le soir, maman les préparait et elle les faisait frire, du sel, des frites et la soirée avait un goût de fête ! .... J'ai beaucoup aimé ce récit des moments de belles complicité.
    Pour la chapelle, Saint-Pry, internet me montre des vitraux abstraits. Sur place, il y a peut être des explications.
    Ton lien est somptueux. Il mène droit au chemin de croix en 14 stations, œuvre croisée, entre les deux artistes. Et récemment j'ai pris en photo le poisson de la station 14 visible sur ton site en lien. Inscriptions dessus à décoder. Peut être vu récemment dans l'église de mes 27 premières années sur Sarreguemines.

    https://i.goopics.net/wtcyf2.jpg

    Et pour la devinette, bravo pour la bonne réponse.
    Je reviens aux 14 station tiré de l’œuvre croisées Kijno/Combas, je me demande comment les utiliser. Bon, je les enregistre. Je vais aller voir si c'est libre de droits.
    Très amica@lement. Yann

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  27. Bonjour Véronique,j'espère que tu vas bien,ici la nouvelle tempète est passée cette nuit et encore beaucoup de vent et giboulées,on est privilégiés par rapport à la pointe bretonne,et ou je suis un creux,donc le vent passe au dessus selon et là c'est le bon vent entre guillemets,voilà c'est une histoire de vents,rire,je te souhaite une bonne semaine et un gros bisou.

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  28. L'arrivée du printemps sur le sentier de tes jolis mots
    Aux pieds des arbres le printemps ajoute sa touche
    Bel éclat de jaune
    Dans ce renouveau, ma vie trouve sa splendeur de vivre
    Et de voyager en blogosphère
    Bonne fin de semaine à toi !

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  29. Oh Véronique tu as dû savoir que nous avons perdu notre petit teckel de façon brutale,découvrir le samedi à 15h qu'il a une tumeur de 13 cm sur la route et en l'opérant lundi à la 1ére heure ,découvrir que le cancer est généralisé!Tu te doutes que nous sommes effondrés mais quelle tragédie pour mon chéri qui pleure sans arrêt.....Je suis désarmée!

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  30. je voulais écrire la rate!

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  31. Tu en parles si bien du printemps, de ce bois si plein de charme et si fleuri, moussu, frissonnant de tant de petites vies, tu pose du merveilleux partout ! J'aime écouter cette petite vieille dame en gris qui sait chausser ses lunettes de rêve pour voir la vie autrement et s'emplir des beautés de la nature ! Merci pour tous ces mots qui n'ont rien d'ordinaire Véronique ! Gros bisous de ton amie du sud-ouest

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