J'ouvre les yeux, la mer et la lumière me brûlent jusqu'au fond de mon corps, mais j'aime cela. Je respire, je suis libre. Déjà je suis portée par le vent, par les vagues. Le voyage a commencé. Jean-Marie Gustave Le Clézio
S’il est un paysage qui m’inspire, c’est bien celui du bord de mer…
Et,
plus particulièrement, le bord de mer sur les côtes du Nord,
étirant d’immenses plages de sable ou de galets, dressant des falaises
comme d’incroyables rideaux d’air saisis dans la pierre, taillés dans le
roc.
J’aime
ces eaux grises, vertes – rarement bleues – tourmentées par les marées,
jetées contre les dunes, balayant les plages où le vent corrige le
paysage. Pour moi, cette eau travaillée de l’intérieur, rageuse,
emportée, est comme un ciel tombé sur la terre ; un ciel fracassé, une
ruine céleste dont la beauté demeure dans sa ruine.
J’aime
sa voix puissante d’animal blessé ; une voix qui résiste à tout et
proclame que celui qui la fera taire n’est pas né. J’aime les vagues «
sans cesse recommencées », leurs muscles d’eau, leurs nerfs, leurs
tendons qui font montre de leur puissance et mettent au défi le plongeur
ou le nageur d’oser se mesurer à elles.
Face à la mer
La
partie ou le combat se joue toujours à trois : la plage, le ciel et la
mer. La mêlée entre eux est parfois si furieuse qu’il est difficile de
distinguer ce qui appartient à l’un ou à l’autre ; qu’il est impossible
de deviner l’issue de l’affrontement et plus impossible encore
d’échapper à la sidération à la vue de ces trois éléments.
C’est
cela que j’aime, cela qui m’émeut, cela qui m’inspire parce qu’aucun
autre paysage que celui de la mer du Nord ne me donne le sentiment de
cette lutte éternelle pour la vie dans laquelle je me sens engagée.
Face
à la mer , je rejoins la vie , celle des origines. Je suis la première
femme sur la terre ; la première dont le pas s’imprime sur le sable ;
la première à entrer dans l’eau, cette immensité aussi maternelle que
menaçante.
C’est
cette mer qui m’inspire, à laquelle je voue ma conscience primitive. Je
ne sais rien encore mais je vais tout apprendre du sac, du ressac, du
mot sans cesse répété, de la phrase qui se forme comme la vague qui
s’enfle, du chant, de la poésie, du ténébreux et lumineux mouvement de
l’eau qui ne cesse jamais, comme ne cesse jamais l’unique livre que tous
les hommes écrivent les uns après les autres.
(Mai 2014)
jemevade.fr23/07/2014 16:17
RépondreSupprimerJ'aime votre poésie qui me fait voyager à mon tour. Le paysage décrit est pour moi comme une image que je revis à travers vos mots. C'est agréable de replonger dans la nostalgie. Merci encore pour ce partage d'émotions.
Carole19/05/2014 21:16
Ptit bonsoir ma véro,Ici aussi la mer est belle,hiver été chaque saison je la trouve magnifique,elle est tellement chaque fois jamais la mème,bizzz bonne soirée.
Carole18/05/2014 23:30
Bonsoir véro merci de tes mots si vrais,je pense que c'est ce qui est dure aussi c'est de combattre dans l'entourage ceux qui n'y croivent plus et pourtant,pour moi cultiver chaque petite victoire est si fort et transmet tant de force,c'est double lutte heureusement la Foi là et des amies de Foi l'a aussi et beaucoup de témoignages qui boostent,enfin,j'ai souvenir de la plage de dunkerque bien glagla et pourtant me baigne rapidement,rire,je t'embrasse tendrement.
popopopo18/05/2014 11:43
ta MER du nord pour moi est un souvenir charmant
je marchais ds le gris mouillé de la plage infinie
une brume légère à l'horizon, un mouillé bleu vers mon arrière
je marchais et jouais à faire clapoter les flaques
j'avais vingt ans et campais sur berk sur mer
je ne sentais ni l'eau ni la fraîcheur du temps
et, je sentis brusquement une main se blottir ds la mienne
je me tournais après un moment lent pour mieux goûter l'instant
le faire durer...
et je vis une demoiselle de quinze ans à peine
qui me souriait muette et grave
j'aperçus au lointain un papa qu'elle m'a dit mineur de fond
heureux que son enfant sa fille ait trouvé main à son pied
il ne bougeait pas, souriait je crois, alors je me remis à marcher
un peu doucement pour ne pas brusquer la ronde naiiade
de quinze ans
je partais le lendemain pour la Norvège
et l'oubliais
cependant son visage confiant qui se donnait comme ça
m'est resté familier
et ton amour de la plage infinie
m'a ramené son souvenir
Serais-tu ainsi à quinze ans, boulotte et blonde, petite et
orpheline consentante ds la brume greige ?
Une leçon de Femme ai-je reçu...
✿⊱╮ ✿⊱╮13/05/2014 12:37
RépondreSupprimerfrisquet de frisquet....stop...où est le soleil...stop...si tu le vois...stop....envoie ...stop ...récompense assurée..... stop
mystère0112/05/2014 21:36
bonsoir ma Véro
je ne connais que très peu la mer voir pas du tout comme toi tu l'aimes , c'est beau ce que tu écris !!!!
comme toi, qui aime tant la mer , moi j'aime mes montagnes (pas très haute) mais mes montagne quand meme !!!!
gros bisous Véro et douce semaine .
primavera12/05/2014 15:37
Buongiorno Vetonique,
Face à la mer on se sent, je me sens bien petite ! Tu as écrit là un bel hommage à la mer, je ne m'en lasse pas, elle est si changeante, chez moi parfois grise les jours de mauvais temps, parfois argent ou bleue, mais le plus souvent émeraude et c'est magnifique.
Bellissima fine di giornata a te.
Ti abbraccio affetuosamente.
Prima
popopopo11/05/2014 11:12
face à la mer, le vent me bouscule
je m'accroche au sable de la dune
et je prends racine dans l'éphémère
et je laisse vagabonder mes pensées
vers l'infini bleu gris aux nuances de vert
je m'envole, me sens léger
me déracine, ET je deviens oiseau de mer
je visite le monde, j'oublie la force du vent
je tombe sur le sol et renaît à la vie vraie
mais celle-ci m'ennuie si vite, je souhaite
repartir sue les vagues, l'écume, le ris de l'eau
je suis poisson, j'ai l'infini pour moi
pasque je vole, et la brise me caresse
me berce, m'emmène, me protège, me réchauffe;;;
las
je redeviens un vieux promeneur, avec mon chien
et ds ma tête se mêlent les souvenirs
je me souviens d'une demoizelle au nom de fleur
Véronique je crois, elle coiffe sa chevelure en boule
comme j'aime ça
et j'oublie la dune, la terre, et mm la mer
et je laisse couler du sable en ma main...
tout est fluide
rien ne reste
à l'homme
hormis le souvenir
Isa09/05/2014 08:43
RépondreSupprimerAh la mer ! Ou plus exactement l'océan ! Car pour moi, l'océan atlantique est celui qui m'entraîne avec lui. :) Amusant comme nous avons chacun notre séducteur/séductrice aux bras humides . :)
jamadrou08/05/2014 20:30
ton texte est très beau Chatbada
Quand je suis ici dans mes montagnes
Je pense à là-bas, l'immensité de l'océan
J'aime être sur la mer, me faire porter par le voilier
qui se fait lui même porter par la mer.
Là au milieu de l'océan si j'écris,
Mon écriture est tout autre,
plus libre,plus détachée de mon corps.
L'océan appelle au don, à l'humilité
Au milieu de l'océan on sait qu'on est presque rien
et que la liberté c'est de le savoir.
En me mesurant à la mer sans l'affronter
Mais en l'écoutant en anticipant en me faisant humble
J'aime la mer et les sensations fortes qu'elle me donne
Même si souvent elle me fait peur.
"Homme nul n'a sondé le fond de tes abîmes
Mer nul ne connaît tes richesses intimes" Baudelaire
Bien en vie comme aujourd'hui
Il m'arrive de penser à la mort
Après l'aube il y a le crépuscule
Avec la lumière il y a l'ombre
Après le jour il y a la nuit
Pour pouvoir vivre ici
Qu'ai-je donc laissé là-bas?
Il me semble qu'on laisse toujours
un bout de quelque chose pour être là
aujourd'hui, dans son instant son présent.
Dans mon futur il y aura encore
Des petits bouts de mon passé
Dans ma mort il restera des petits bouts de ma vie
Des souvenirs chez ceux qui m'ont aimée.
Je marche, je nage,
Un jour est-ce que je saurai voler
comme ce goéland au dessus des océans?
jamadrou
popopopo08/05/2014 19:38
RépondreSupprimersur une barque zodiaque j'ai erré sur la mer
la lune était pleine, et l'eau était d'huile
alors je me suis arre^té de pe^cher
je ne suis pas grand pêcheur de ttes façon
mon pote m'avait dit : il faut avoir l'instinct du tueur
alors j'ai admiré les méduses, les reflets de la lune
l'éclat des étoiles
et me suis senti si bien, libéré,
ce soir je n'ai pris aucun bossu doré ou bec de canne
ni de loche à pois bleu
de ttes manières j'en prenait très peu
et le bateau dérivait sous la lune
et j'étais le premier homme sur la mer !
fanfan7608/05/2014 18:01
Bonjour chère Véronique, comme c'est beau! ce poème.
La mer, j'y allais chaque week-end dès les premiers jours de ma naissance, jusqu'à mes vingt-ans. Mes parents avaient une jolie cabane de plage à une quarantaine de kilomètres de notre maison familiale en haute-Normandie. J'ai vécu de merveilleux moments, ce sont de beaux souvenirs, tous les printemps et été, c'était une très belle évasion. Merci Véronique pour ce joli partage, je t'embrasse bien affectueusement. Bonne fin de semaine. fanfan
Eki eder08/05/2014 17:51
bjr véro, très belle lumière sur ton permier cliché, j'aime beaucoup ainsi que tes mots..je te comprends, j'aime aussi retrouver l'ambiance iodée de temps en temps. Très bon mois de mai, muxu
✿⊱╮ ✿⊱╮08/05/2014 14:10
RépondreSupprimersuis partie voir ce que font les allemands chez eux aujourd'hui....ils travaillent....
les magasins accueillent les french...à bras ouvert....
vrai de vrai !!!
bonne journée
GIGI07/05/2014 20:44
Coucou ma Petite Soeur de coeur, Ton blog est un défi à la beauté, à la finesse, à l'intelligence, au bon goût. Tu m'étonneras toujours par la qualité de tes réflexions, de ton observation de ce qui t'entoure, nous entoure. Tes yeux de "Cat" perçoivent ce que peut-être, nous ne voyons pas toujours. J'aime cette description que tu fais des côtes de la mer du Nord, qui pourrait être aussi les côtes de la Manche, de mon cher Cotentin...Aujourd'hui tu vois, je me suis promenée à tes côtés et j'en ai profité pour visiter ton jardin si joliment décoré. Tes illustrations sont lumineuses et tes choix toujours judicieux et heureux. Je te souhaite une bonne soirée, je me retire sur la pointe des pieds pour ne pas déranger cette douce quiétude dans laquelle tu nous invites...Plein de gros bisous et de tendres pensées qui s'envolent vers toi...
GIGI
eryayo07/05/2014 14:50
Coucou ma petite Véro ! Waouhhh quel bel article !!!!! j'adore !!!! la mer.... chaque jour je la regarde. Pas un jour ne ressemble à l'autre. La mer, cet élément incontrôlable... si puissante... Un jour peut-être pourrais-je te présenter mon petit coin de paradis que tu adoreras j'en suis certaine...
Gros bisous ma toute belle. Coco
Une fleur de Paris07/05/2014 10:01
Bonjour Véronique,
La mer ... Elle et moi c'est ... magique. Même loin d'elle, je pense à elle tout le temps, pourquoi ? aucune idée. Quand je vais à Deauville, Marseille ou Nice, je sais que je vais la voir, que je suis venue pour elle, et à chaque fois, que je me retrouve en face d'elle, j'en ai le souffle coupé ... En fait je pense qu'elle m'impressionne, je sais qu'elle était là avant moi, et qu'elle y sera encore longtemps après moi, je la respecte, elle si belle mais aussi si dangereuse, elle sera toujours la plus forte ... Et je m'imagine la vie qui y est, là, au fond, dans les profondeurs ... Mon rêve voir des baleines, surtout des baleines à bosse.
Oui moi aussi j'aime bien les romans de Fabre, bon je ne les ai pas tous lus, mais c'est un écrivain que j'aime beaucoup, heureusement qu'il n'est pas devenu prêtre ! son ami était Hector Malot, son roman "Sans famille" a bercé ma jeunesse, il a marqué aussi mon père, si bien, que si j'avais été un garçon, je me serais appelé ... Rémi ! Bon je suis une fille et l'opérette de Messager à gagné et je me suis appelé Véronique.Bien sûr je parle du Roman "Sans famille", les films et dessins animés fait sur ce roman sont nuls et idiots !! pauvre Hector Malot, il doit se retourner dans sa tombe !
Passe une bonne journée, bisous, Véronique
wolfe06/05/2014 20:58
RépondreSupprimerBonsoir
J'ai beaucoup aimé ton article, il est très poétique! Comme cela la mer t'inspire? Comme beaucoup de monde je pense, c'est vrai qu'on est limite envouté par elle!
Le parc des félins se trouve dans le 77 à Nesles.
Le parc est très bien entretenu ainsi que les animaux et ils ont beaucoup d'espace!
Mon félin préféré est le jaguar et j'ai eut une belle expérience avec celui du parc (enfin l'un des deux). J'ai commencé à le prendre en photo, il a levé la tête m'a regardé puis s'est levé et approché de la clôture. Je ne sais pas si il a "ressenti" que je les adorait.
Bisous
✿⊱╮ ✿⊱╮06/05/2014 19:07
regarder la mer...ne rien voir ....si ce n'est que de l'eau...et on oublie....on est au bout du monde....mais si !!!!
popopopo06/05/2014 17:54
un enfant ds le sable bâtit le monde qu'il connaît
puis peu à peu le monde qu'il voudrait
puis ensuite le monde nouveau des autres
enfin son monde nouveau bien à lui
et des fois il disparaît ds ce monde qu'il crée
il devient explorateur, puis ne se satisfait
alors il tombe ds son espace qu'il a créé
puis disparai^t à jamais ds son monde intérieur
finit par le croire plus vrai
que tous les espaces d'avant
mais son château sera balayé par une vague
alors il saura qu'il faut sans cesse recommencer
Le sable est le matériau de l'éternité
guy
jill bill06/05/2014 16:30
Coucou chatbada, suis venue par moteur de recherche, par mail ton billet n'existait pas... !!! Voui la mer qu'on voit danser été comme hiver, je l'aime bien, au plat pays nous l'avons en plus des nos Ardennes, verte contrée mais si je devais déménager c'est vers elle qui j'irais, la mer.... ! Merci pour ta superbe page du jour... bonne soirée de la part de jill
mais où se cache le soleil...?
RépondreSupprimerpluie et re-pluie....
bref jamais contente ...mais trop c'est trop...
bien des choses et bonne soirée....