Pour qu'il y ait la paix sur la terre, il faudra que tous les êtres soient intérieurement en paix. Claude Chénier
Il
faisait chaud . Il faisait une température trop élevée pour un mois
d'avril. La faute au réchauffement planétaire,
sans doute. Le réchauffement de la planète, la fonte des calottes
polaires, le trou dans la couche d'ozone, les aliments génétiquement
modifiés ... Une maladie apparue dans les années 1990 .Le
monde est devenu un environnement hostile ... On ne peut même plus
compter sur l'eau de pluie .
C'est
elle qui ronge le monument aux morts ,par exemple . J'y avais
accompagné Odette , le nom d'un de ses oncles y
est grâvé , nous nous sommes assises sur le banc à l'ombre et nous
avons parlé de ce soldat sculpté dans la pierre . L'un des côtés de son
visage est ravagé, la joue criblée de petits trous , le
nez dévoré par le temps .Comme un fruit gisant depuis trop longtemps
dans un fossé que les charognard viennent grignoter .
-"Voilà quelqu'un pour qui le mot "devoir" a un sens au moins", me dit Odette .
-"Vous
avez raison Odette ", lui répondis-je . "Malgré ses blessures, ce
soldat est au garde à vous sur sa stèle
depuis au moins 90 ans , à surveiller la plaine autour du village en
dirigeant son regard vide par dessus le cimetière , vers le parking de
l'école ..."
-"Il est presque aussi vieux que moi .Je me demande s'il est aussi las...", soupira t'elle.
Son
socle est aussi moussu que lui, maintenant; des plantes microscopiques
prolifèrent dans les noms gravés . Celui
du fils du médecin y figure, en haut, avec les autres officiers .Et
celui de Lucien, le fils du chiffonnier et oncle d'Odette , mort asphyxié
dans la Somme dans l'effondrement d'une tranchée .Plus
bas, on trouve Raymond, le colporteur.
Pas étonnant qu'il tombe en ruine, ce soldat. C'est beaucoup demander à un homme que de supporter d'innombrables
tragédies, d'être le témoin d'innombrables échos funèbres.
Cependant,
il n'est pas le seul .Il y en a un comme lui dans chaque ville et
village . Ils sont les stigmates de la
nation, une gigantesque éruption de croûtes à l'allure vaillante qui
s'est déployée de part et d'autre du territoire à partir de 1920,une
recrudescence de cicatrices en voie de guérison , bien
déterminées à achever le processus. L'espoir, alors, était
extravagant : à la Société des Nations, on évoquait la possibilité d'un
monde civilisé . Face à une loi aussi inébranlable, les poètes
de la désillusion n'avaient aucune chance .
Naturellement,
ça n'a pas duré .Ce n'était pas possible. La déconvenue était
inévitable .Avec les année 1920 est
venue la Grande Dépression des années 1930 ,puis une autre guerre
.Et après celle-là, les choses n'ont plus été pareilles .Nul mémorial
n'est sorti triomphant, insolent et confiant du nuage
radioactif de la Seconde Guerre mondiale... L'espoir avait péri dans
les chambres à gaz en Pologne. On a envoyé chez eux une nouvelle
génération de combattants traumatisés à vie, gravé au ciseau
une deuxième série de noms sur le marbre des statues existantes, les
fils au-dessous des pères . Chacun s'avouait avec accablement, au fond
de lui, qu'un jour d'autres jeunes gens
recommenceraient à tomber .
Quand
on considère les guerres, l'Histoire paraît simple - à tord . Les
guerres livrent les dates clés, des tournants
décisifs, des clivages nets entre "avant" et "après", entre gagnants
et perdants, bien et mal, juste et injuste. Mais l'Histoire, la vraie,
le passé, n'est pas comme cela.
L'histoire
n'est pas plate, linéaire. Elle n'a pas de contours précis. Elle est
insaisissable, elle vous fuit entre
les doigts comme un liquide; elle est insaisissable, comme l'espace .
Et modifiable, aussi : à peine croit-on distinguer une logique que
déjà l'angle d'approche change, quelqu'un propose
une autre version des choses, et les souvenirs enfouis de Odette ont
ressurgi du fond d'un passé que l'on ne peut et ne doit pas oublier.
(Mai 2011)
RépondreSupprimerPOPOPOPO GUY08/05/2011 12:48
petite
j'ai regardé tes images de beauté grise et bleue,
de nostalgie et du souvenir
la voix poignante de cette chanteuse qui pleure
ai revu ton image perso bleu-turquoise qui nous ouvre un blog de spleen
de mal de vivre, de mal ds la peau, de poètt simplement
et ton article où le nom du soldat mort est rongé
par une pollution dt la patrie est responsable
ttes ces guerres inutiles,
et j'ai revu en moi ma guerre tout ussi inutile
gagnée donc perdue
desespérée et tj sans espoir,
et j'ai pensé à ces quatres cavaliers de l'apocalypse, dont le premier
est un combattant acharné du nationalisme
chauviniste, intégriste, haineux, cruel
impitoyable
et qu'on retrouve tj ds les tribunes fouteballistiques
mais comment etre frère des hommes
si l'autre ne le veut pas
alors tour recommence ou va recommencer
et cette fois la pollution pourrira les socles a peine posés
merci pour ton article
Dani-elle08/05/2011 08:41
RépondreSupprimerne pas oublier, c'est important. Je dirai que la paix commence en nous et dans notre maison .
Merci mon amie pour tes souhaits et que le tchin-tchin par la pensée pour moi chez ton amie. J'espère que tu as passé une bonne soirée.
deux jours de suite de fête, mes 50 printemps débutent en fanfare et j'ai été très gâtée, des surprises que je n'aurai jamais pensé...cela m'a fait énormement plaisir.
Merci aussi à toi d'être fidèle à mon blog mon amie véro. Muxu
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MONTIGIGI08/05/2011 02:32
bonjour et merci de ton chaleureux commmentaire,et bien oui quoi dire de plus du triste résultat planétaine de notre vie moderne,je suis triste moi qui me bat pour les traditions
respectueuses de notre terre,je suis trés en retard pour te répondre olors je t'offre des roses accompagnées d'unpetit poème pour les dames bien sur, baci
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primavera07/05/2011 13:56
Buongiorno Vero,
Ne pas oublier, transmettre notre mémoire en espérant que pareilles tueries ne se reproduiront plus... les années ont passé, et les mêmes situations se reproduisent sur d'autres terres, sur
d'autres continents, à croire que l'Histoire est un éternel recommencement ! _ Avant la guerre, après la guerre ... ce sont des mots que j'emploie parfois ... mais depuis cette guerre que j'ai
connue, qui m'a volée mon enfance... je crois que je n'ai jamais entendu d'autres mots de par le monde. _
Un peu fatiguée par ce temps lourd, les orages qui mouillent sans pénétrer la terre... j'installerai bien dans le jardin le hamac, jolie image que tu as laissé dans ton com... sous le soleil !
Bellissima fine di giornata a te.
Bacioni
Prima
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:0091: :0010: :0085:06/05/2011 18:37
hello...tu nous gâtes pour le we !!!! il est vrai le 8 mai !!! Papa avait 17 ans incorporé de force....... !! très bonne soirée et tout et tout !!!
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Roger06/05/2011 13:50
Merci Véronique pour ce rappel, que ta plume à comme d'habitude porté avec douceur sur le papier, il faut aussi se rappeler que nous sommes sur le sol français dans la plus grande période sans
guerre et je pense que c'est très bien ainssi et que souhaite que cela dure encore des centaines d'années.
Gros bisous Véronique et à bientôt
Roger
PS: Tes petits mots sont bien arrivés, merci.
bellane over-blog.fr06/05/2011 11:19
RépondreSupprimerbonjour,je suis complètement en harmonie avec cela**je te souhaite un merveilleux week end*
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TititeParisienne06/05/2011 07:21
Bonjour Véronique,
La Guerre, voilà un mot qui me fait peur ... Ma Grand-Mère me disait qu'il y aurait une 3ème guerre mondiale, j'espère qu'elle se trompait, elle qui a vécu les 2 guerres et l'horreur pendant
l'Occupation nazi. Tu sais Véronique, il y a des morts dont il ne faut pas parler. On parle des poilus de la première, du soldat inconnu sous l'Arc de triomphe, des soldats morts pendant la
deuxième, mais quand nous on parle de Nos 6 Millions de morts ( plus à mon avis ) on nous dit " Oh ça fait plus de 60 ans maintenant, il faut oublier " ! oublier ces hommes, ces femmes, ces
enfants, morts dans des conditions atroces, inhumaines, tout ça parce que nés juifs. Non moi je n'oublierais jamais ! et je n'oublierais jamais que la France était " complice " !
Ce matin je vais au Palais, prouver de l'identité de ma fille, puisque la Préfecture ne veut pas lui délivrer sa carte d'identité.
Passe une bonne journée, bises, Véronique.